C’est un artiste hors normes qui nous a quitté cette semaine. Comme une claque, les amateurs de l’abstraction radicale et de l’outrenoir ont pris cette nouvelle en pleine figure. Certes l’homme était âgé – 102 ans – mais comme toutes les légendes, on les pense immortelles.
Né à Rodez en 1919, au lendemain de la première guerre mondiale, Pierre SOULAGES vit seul avec sa mère et sa sœur. Il développe très vite une passion pour le dessin et pour l’architecture. A 18 ans, il intègre les Beaux-Arts de Paris. Ce Paris d’avant-guerre s’offre à lui. Les musées n’ont plus de secrets pour cet amoureux de la nature, du mouvement et de la vie, mais le climat politique devient tendu, et il est mobilisé en 1940. Epris d’évasion, il se forge une solide connaissance de l’art que l’on dit alors « moderne ». Il rencontre à cette période celle qui deviendra, en 1942, son épouse : Colette Laurrens.
La guerre terminée, il quitte peu à peu l’académisme et ses premières amours pour se plonger, entouré de ses amis Calder ou Picabia, dans l’aventure de l’abstraction, mouvement qu’il ne quittera plus.
Le noir vient occuper de plus en plus sa toile, plus spécifiquement à partir de 1976, et le succès de ses expositions à travers le monde, ainsi que sa participation à de nombreuses biennales, telles celles de Venise, ne font que confirmer le talent de cet artiste iconoclaste qui développe des réalisations de plus en plus grandes.
La suite est connue : une production artistique hors du commun ou la peinture devient sculpture tant il soigne le relief de la matière. Une abstraction qui invite à l’évasion et au questionnement personnel. Un voyage en somme.
En 2009, une grande rétrospective lui est consacrée au Centre Pompidou à Paris ; En 2014, c’est un musée tout entier qui vient saluer le travail de l’artiste, à Rodez, sa ville natale.
Le père de l’outrenoir s’est éteint en 2022, sans nul doute dernière figure majeure de l’art moderne.
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Pour aller plus loin, n’hésitez pas à visiter le Musée SOULAGES de RODEZ
